La symbolique du vin, « fruit de la terre et du travail des hommes » transcende les civilisations, les sociétés et les croyances. C’est le sentiment du père Louis de Raynal, curé de la paroisse de Gilly-lès-Cîteaux qui répond aux questions de Bourgogne Magazine.
Par Philippe Léglise – Photo Michel Joly
Pour Bourgogne Magazine (*1)
D’une famille profondément croyante, passé par une école catholique, le jeune Louis de Raynal pensait déjà à sa vocation à 11 ans. Ado, il l’a oubliée. Mais elle revenue frapper à la porte de son esprit à l’âge de 17 ans.
Citation: « Ce ne fut pas une conversion, mais un retour à Dieu, une redécouverte de la vie fraternelle et de l’envie de se tourner vers les autres que j’avais connues en étant scout. Je me suis dit, pourquoi ne pas consacrer ma vie à Dieu? »
S’il a déjà vécu des Saint-Vincent tournantes comme prêtre – »Le défilé des 80 sociétés avec leurs bannières et leurs saints, moment fort de la fête, me touche beaucoup », avoue-t-il –le 24 janvier, il sera « impliqué » aux côtés de l’archevêque Monseigneur Minnerath lors de la messe hommage à Saint-Vincent. C’est que depuis septembre dernier, il est curé de la paroisse de Gilly-lès-Cîteaux qui regroupe cinq villages autour de l’abbaye presque millénaire, même si, prévient-il « je ne dis pas la messe à Cîteaux, les moines sont autonomes ».
Sur ces terres monacales d’exception, conscient de la symbolique de cette pastorale pas tout à fait ordinaire, le père de Raynal est particulièrement attaché « au message qui passe à travers la symbolique du vin, fruit de la terre et du travail des hommes ». Et si le religieux assure que « le symbole du vin est très important dans la religion catholique, c’est le vin des noces, celui de l’Eucharistie aussi, où il devient le sang du Christ », l’homme qu’il est aussi estime que « cette symbolique transcende les croyances ou non-croyances, elle rassemble les penseurs de tous horizons, parce qu’elle touche chacun dans son vécu ».
Pour lui, pas question donc de faire inscrire sur les portes des caves « Ici commence la religion ». Cependant, en tant que curé de la paroisse de Gevrey-Chambertin depuis 2011 et de l’Etang-Vergy depuis septembre 2014, Louis de Raynal constate la puissance de la Saint-Vincent: « Lorsqu’en janvier ils célèbrent leur saint patron, les vignerons, qu’ils soient croyants ou laïcs, d’ici ou d’ailleurs, ont tous en eux la même espérance d’une belle récolte, la même humilité face aux éléments qu’ils tentent de conjurer par la prière ou par le sort, la même passion de leur métier aussi. »
Une belle manière de dire que, finalement, l’esprit de saint Vincent, repris par la Saint-Vincent tournante des Chevaliers du Tastevin, c’est lorsque Dieu invite Bacchus.
(*)Pour en savoir plus, lire l’important dossier de Bourgogne Magazine consacré aux moines et au vin. En vente dans les kiosques, 6 euros.