Mardi, au Salon de l’Agriculture, c’était la Journée de la Côte-d’Or, sorte de « Super Tuesday » pour le département bourguignon. Pourtant ravi d’être là, François Sauvadet, son président, n’a pas bien apprécié le bleu choisi par la Bourgogne-Franche-Comté pour identifier son espace. Et pas que. Ambiance.
Par Dominique Bruillot
Le « Super Tuesday » de la Côte-d’Or, au Salon International de l’Agriculture (SIA), c’était donc ce mardi premier mars. Le département y célébrait ses 6 races d’élevage (Charolaise, Simmental, Brune, mouton Charolais, mouton Ile-de-France, cheval de Trait Auxois) avec une ferveur toute naturelle et en présence d’un bataillon de Côte-d’Oriens invités pour la circonstance. Normal. Faut-il en effet rappeler que le « 21 » arrive au deuxième rang national en ce qui concerne les brebis Ile-de-France (14000 au dernier recensement) et au 3ème parmi les brebis du Charollais (21000). Tout le monde ne peut pas en dire autant.
Au « Super Tuesday » agricole, romantisme oblige, les stars se nomment Folle ou Gamine chez les Simmental, Capucine ou Radieuse chez les chevaux de trait de l »Auxois. Avec 74600 vaches allaitantes dont plus de 80% issues de la race charolaise, la Côte-d’Or honore l’image de « petite France agricole » que son président François Sauvadet aime à rappeler dès qu’il le peut. « Une petite France qui ne se limite pas à la viticulture, précise l’ancien ministre, saluant au passage, le volontarisme des gens de la terre: « Malgré le contexte économique, où toutes les filières sont touchées, ce qui est rarissime, ils sont venus là, c’est courageux, dans le drame national et international qui est en train de se jouer, il faut qu’on soit présent sur les lieux de consommation ».
François Sauvadet ne s’arrêtera pas à ce seul constat. Il prendra la parole, le mercredi, avec plusieurs autres de ses pairs bourguignons et franc-comtois (Christine Bouquin, Clément Pernot, André Accary et Florian Bouquet), pour évoquer la situation de l’agriculture à l’échelle de la région: « Les départements ne peuvent plus intervenir que dans le cadre d’une convention avec la Région (…) Nous tenons à rappeler toute détermination et à engager sans délai une stratégie de développement coordonnée et des partenariats « gagnant-gagnant », sur le plan économique et agricole. » Au premier niveau de la demande: un plan de soutien régional d’urgence pour soutenir les agriculteurs de la nouvelle région, « selon leurs spécificités ».
Bleu d’ailleurs
Avant goût de cette charge annoncée, au moment du vin d’honneur qui a conclu le « Super Tuesday », voici ce qu’il pensait de l’espace réservé à la Bourgogne – Franche-Comté dans le hall7: « J’aurais aimé, entre nous, que l’on parle d’avantage de ce que l’on fait ici au Salon de l’Agriculture, je m’interroge aussi sur ce positionnement, on est ici coincés entre les murs, peut-être faudrait-il réfléchir à mieux travailler ensemble, c’est une invitation que je formule à l’attention de la nouvelle président de la région Bourgogne – Franche-Comté. » Lors du discours inaugural de la journée Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay répondra sur ce point en disant que l’emplacement (décrié par elle-même) avait été imposé par l’organisation du salon et que cela justifiera une mise au point.
Mais au-delà du simple fait politique, c’est le bleu choisi pour identifier l’espace qui a pas mal jaser dans les couloirs bourguignons du SIA. Provoquant un sentiment général d’interrogation (et pas seulement chez les Cöte-d’oriens), ce bleu n’a en effet pas grand chose de représentatif pour une Bourgogne que l’on aime décrire de pourpre et d’or. « Même le vert est aussi dans nos vignes », note avec regret François Sauvadet.
Ah, les goûts et les couleurs…
François Sauvadet et David Le Comte, le chef étoilé de l’Auberge de la Charme, venu là pour mettre en valeur son métier et les producteurs locaux: ketchup et confiture de framboise, truite fumée, yaourts fermiers au menu.