Face à la hausse des prix de l’énergie, la tonnellerie de Mercurey (Saône-et-Loire) a décidé d’installer sur son toit 385 panneaux photovoltaïques permettant d’utiliser en temps réel l’électricité produite. Une solution à la fois économique et écologique.
Spécialisée dans la fabrication de fûts à vin depuis plus de 25 ans, la tonnellerie de Mercurey a vu sa facture d’électricité multipliée par cinq entre 2022 et 2023. Une note salée de 250 000 euros par an, qui n’a pas tardé à faire réagir l’entreprise de 35 salariés.
Réduire la facture d’électricité
Pour faire baisser ces coûts pharaoniques, la direction s’est tournée vers l’autoconsommation. « On avait déjà étudié le projet de poser des panneaux photovoltaïques, mais le retour sur investissement était trop faible. L’année dernière, quand il y a eu la crise en Ukraine, l’électricité a été multipliée par quatre, donc ça été un accélérateur », explique Vincent Roué, directeur de la tonnellerie.
D’une puissance totale de 400 kWc chacun, les 385 modules photovoltaïques installés sur le toit de l’usine sont équipés de micro-onduleurs Enphase Energy, des boîtiers qui transforment le courant continu généré par les panneaux solaires en courant alternatif directement utilisable. Cette technologie permet de suivre panneau par panneau la production d’électricité en temps réel, de détecter facilement une casse ou un dysfonctionnement, et de réduire les risques d’incendie, la tonnellerie ayant un stock hautement inflammable. « Si on avait pris des panneaux reliés à la même centrale, nos assureurs ne nous suivaient pas. On a donc choisi la technologie des micro-onduleurs pour pouvoir être couverts », ajoute le directeur.
180 000 euros investis
L’entreprise familiale a déboursé au total 180 000 euros pour l’installation de ses panneaux photovoltaïques. Un coût, certes, mais qui lui permet aussi de faire des économies et même des bénéfices : « L’entreprise arrête son activité à 17 heures, on a encore quelques heures de soleil pour alimenter nos panneaux photovoltaïques, qui fonctionnent aussi le samedi et le dimanche. Toute cette électricité créée en dehors de nos heures de travail est basculée sur le réseau électrique, et est vendue à Enedis pour alimenter les résidences autour de la tonnellerie. »
Cet été, l’installation photovoltaïque a permis de couvrir la moitié des besoins en électricité de la tonnellerie, mais le rendement va baisser avec l’arrivée des mauvais jours : « En été, on arrive en pleine journée à 90 % de la consommation électrique couverte par les panneaux solaires. En hiver, le doux brouillard bourguignon fait qu’on produit moins d’électricité, donc il y a des moments où on peut chuter à 10 %. Pour l’instant, on espère couvrir en moyenne plus de 25 % de notre consommation sur l’année. »