Séverine Delidais a pris ses fonctions à l’École des Métiers Dijon Métropole le 1er janvier 2023. Le binôme qu’elle forme avec Xavier Mirepoix est cependant bien rôdé dans le fonctionnement. La directrice a œuvré de longues années avec son président lorsque celui-ci était à la tête de la CCI. Chacun dans son rôle pose les bases d’une gouvernance participative et active.
« Ma mère était commerçante, mon père artisan, on savait ce que se lever tôt voulait dire. » Avec un tel acte de naissance, Séverine Delidais ne pouvait ignorer les spécificités des filières qu’elle s’apprête à épouser dans sa nouvelle mission de directrice générale de l’École des Métiers Dijon Métropole. Après un riche parcours au sein de la CCI, dans le secteur de la formation puis à la tête de l’Esadd (École Supérieure Appliquée au Design et au Digital), ce nouveau défi lui semble naturellement destiné.
Xavier Mirepoix fut déjà son président à la CCI. Il tient alors à rappeler le contexte d’un recrutement qu’il juge heureux : « Il avait été lancé il y a plus de six mois. Parmi de nombreux CV canalisés par un cabinet spécialisé, cinq sont sortis du lot. Séverine s’est vite imposée dans le trio de tête. Le choix a été collectif et je ne pouvais pas espérer mieux ».
Manegement participatif
La complicité entre les deux est indéniable. Succédant à Christine Fréquelin, qui elle-même avait assuré un intérim apaisant, Séverine Delidais ne voit que des avantages dans cette situation : « Nous avons des valeurs communes, notre binôme fonctionne déjà, il a fait ses preuves et tous deux nous avons hâte de revenir au cœur des métiers, au cœur des filières, au cœur du travail manuel qui mérite toute notre reconnaissance. »
Le plan d’action est limpide. « Avant l’heure, l’École des Métiers était déjà sensible aux pratiques RSE. Le nouveau projet d’établissement de l’école sera construit autour de cette démarche vertueuse. C’est un enjeu majeur pour notre école de former des futurs professionnels et citoyens responsables, d’adapter les filières aux enjeux sociétaux et environnementaux et de répondre aux besoins de recrutement des entreprises de notre territoire », rappelle la directrice. « On n’est pas là pour faire du surplace », appuie Xavier Mirepoix, qui s’est attaché à valider une méthode de gouvernance basée « sur un management très participatif, avec un Codir ouvert, dans un contexte de rénovations énormes pour l’établissement qui s’améliore et contribue à redorer plus encore le blason de l’apprentissage ».
Depuis une dizaine d’années, il est vrai, une politique ambitieuse d’investissements a été engagée. Elle se voit actuellement via le gros chantier qui refonde tout le secteur de la restauration et des métiers de bouche. L’École des Métiers 2.0, post-covidienne, est une réalité en marche, qui « va encore s’améliorer ». Elle valorise cet incroyable pouvoir de l’alternance, à faire potentiellement de chaque apprenti un maître, voire un chef d’entreprise.
La France semble reprendre goût à cette vision de la société. Tant mieux. D’autant que le taux d’employabilité, désormais supérieur à 80%, est un argument imparable pour appuyer sur la pédale d’accélérateur.
2023, année de l’auto
Et puisqu’on parle d’accélérateur justement, il en est porté un coup magistral à un secteur en plein questionnement, celui de l’automobile. En 2023, fort d’un partenariat récemment conclu avec Renault et le groupe Guyot, l’École des Métiers fonce vers les nouvelles technologies sur les bases d’un programme pensé pour le long terme. « Nous allons rénover et agrandir le pôle automobile, avec un nouvel outil moderne et écoresponsable : un garage pédagogique grandeur nature, pour renforcer l’immersion des apprentis », annonce Séverine Delidais, qui considère ce secteur dans toute l’importance qu’il occupe ici, soit plus de 270 apprentis sur les 1 200 de l’école.
Xavier Mirepoix l’avait annoncé, il ne sera pas là pour faire de l’ingérence dans l’opérationnel et, bien au contraire, s’appuiera sur des vice-présidents pour l’aider à tenir le gouvernail de l’École des Métiers. Lino Freitas a ainsi été élu pour écrire la feuille de route de l’apprentissage automobile, aux côtés de professionnels reconnus de la place dijonnaise, dont le carrossier Charly Knecht ou encore le patron de Bourgogne Véhicules Industriels, Alain Marek, pour ne citer qu’eux.
Le défi automobile est l’un des marqueurs annoncés du millésime 2023. Pour Séverine Delidais, il s’inscrit dans une vision plus large de la société, à travers laquelle l’École des Métiers Dijon Métropole s’efforcera de jouer les cartes du circuit court de l’emploi et de son ancrage dans la vie de la cité. Nous aurons donc bien des occasions d’en reparler.