Inséparables et complémentaires, sont nés à l’immobilier sous l’ère Rebsamen. Ce qui autorise le duo de promoteurs à revendiquer une légitime expertise de l’état du marché local. Bienvenue dans un monde durable en tout point.
Par Dominique Bruillot
Pour Dijon Capitale 3
Photo : Jonas Jacquel
Dijon est une métropole ? « Tant mieux, ça nous fait rentrer dans la cour des grands ! » Cyrille de Crépy accueille donc avec enthousiasme la montée en puissance de sa ville. Le monde change, la Bourgogne change et se marie à la Franche-Comté, sa capitale monte d’un cran, tout cela est plutôt une bonne nouvelle même si, « indirectement, cela implique une fiscalité différente ».
Sans entrer plus dans le détail technique d’un métier qui ne manque pas de complexité, il fait le constat positif d’une « incitation fiscale récurrente qui a encouragé des recettes locales ». À l’échelle de Sopirim et de ses bientôt onze années d’existence, il faut toutefois rester prudent. « Une opération immobilière se fait sur un cycle de 5 à 6 ans, mais les règles changent parfois et ça se complique. » Voir loin ne suffit pas toujours, il faut en permanence savoir s’adapter.
Génération Pribetich
Un poil moins loquace que son ami et associé Cyrille de Crépy, mais tout aussi enthousiaste et impliqué, Eudes-Guilhem Marino estime ainsi que les retombées médiatiques d’une qualification au statut de métropole seront profitables au marché local de l’immobilier. Plus en vue, mieux considérée, l’agglomération dijonnaise gagne en effet en attractivité. D’une manière ou d’une autre, cela agit toujours sur la valeur d’un bien.
Tout cela serait le fruit d’une politique pratiquée depuis 2002 par le maire en place. « Les élus cherchent toujours à marquer un territoire de leur empreinte, de ce point de vue, il faut reconnaître beaucoup de choses à François Rebsamen. » Mais plutôt que de « génération Rebsamen » pour les siamois de Sopirim, il conviendrait plutôt de parler de « génération Pribetich », tant l’adjoint chargé de l’urbanisme aura été l’acteur opérationnel des transformations et mutations vécues par le Grand Dijon durant toutes ces années.
Dans un contexte nouveau, avec un périmètre nouveau qui repose sur la notion de bassin d’emplois (celle qui a notamment permis à Dijon de devenir métropole), la perception de l’habitat a elle-même évolué. « Il y a quinze ans, on assistait à un exode rural, aujourd’hui c’est l’inverse », constate Cyrille de Crépy. De là à dire que tout fonctionne à merveille, il y a un pas à ne pas franchir tant « certains quartiers vides de centre et de sens » méritent d’être repensés. Mais globalement, l’heure est au développement durable et l’immobilier local s’en accommode plutôt bien.
Retour au jardin
Au premier plan de cette offensive environnementaliste, l’écoquartier. « C’est un outil typiquement métropolitain, analyse Eudes-Guilhem Marino, car il permet de compenser l’effet métropole en proposant de reprendre la bêche et de renouer avec le jardin partagé. » Dans un monde où « l’immobilier n’est finalement que la conséquence de l’économie du moment », l’agglomération dijonnaise s’en sortirait donc avec les honneurs, privilégiant une politique de construction tournée vers le rapport à l’envirionnement. L’écoquartier, dont Sopirim se fait volontiers l’artisan, a aussi le mérite d’être issu d’un dialogue entre l’aménageur et le constructeur. Ce rapprochement est important, surtout lorsqu’il s’agit de faire coïncider les attentes du public avec la stratégie bien plus large puisqu’urbanistique, d’un territoire imposant.
À ce jeu-là, le tandem prend encore du plaisir à participer et s’inscrit, tout comme ses créations, dans la durée. Quand on demande par exemple à Eudes-Guilhem comment il voit Sopirim dans dix ans, sa réponse est claire comme de l’eau de roche : « Travailler toujours ensemble, avec Cyrille. » Lequel semble touché. C’est ce que l’on pourrait appeler une « éco-association », durable et constructive.