La plaine de Saône ne se résume pas seulement à son cours d’eau et à son esprit guinguette. Elle est également riche en patrimoine, en atteste le château de Talmay, à la frontière entre la Côte-d’Or et la Haute-Saône.
À voir Ghislaine Bonhoure s’échiner au sein du parc de 7 hectares du château de Talmay dont elle est propriétaire avec son frère, on comprend que la vie de château n’est pas exactement celle que l’on imagine. D’ailleurs, elle n’aime pas trop l’appellation de châtelaine. « J’ai le même aspirateur que tout le monde, j’ai simplement nettement plus de pièces à nettoyer », plaisante la quinquagénaire qui confesse tout de même le plaisir qu’elle éprouve à « travailler dans du beau ». Et en matière de beauté, le château de Talmay tient son rang : adossé à un vaste donjon carré de 12 mètres de côté du XIIIe siècle, qui culmine à 54 mètres de hauteur, le château en U du XVIIIe siècle dégage une élégance folle.
Son parc n’est pas moins remarquable, avec son immense verger de 420 arbres, ses massifs en triangles et ses élégantes allées. « Mon grand-père, qui était angevin, a choisi de revenir à un jardin à la française, après qu’une aïeule a, au XVIIIe siècle, tenté l’expérience du jardin à l’anglaise », précise la gardienne des lieux.
L’édifice se voit de loin dans la plaine, mais reste encore à découvrir. « J’ai eu l’an dernier une visite scolaire d’enfants venant de Mirebeau-sur-Bèze, à 15 km. Aucun ne connaissait la château de Talmay », s’étonne encore l’intéressée, pas fâchée pour autant.
1200 visiteurs et du potentiel
« Le bourg n’offre pas encore d’hébergement touristique, mais je milite au sein du conseil municipal pour que nous transformions l’ancienne cure en gite. » Le potentiel est là : le cyclotourisme autour de la voie européenne toute proche peut sensiblement faire décoller le nombre de visiteurs du lieu, qui culmine les bonnes années à 1200 personnes. « La difficulté, quand on possède une telle maison, est de trouver un équilibre entre les visites touristiques, les locations événementielles et la vie de tous les jours, car j’habite la plupart du temps ici », détaille-t-elle.
Aujourd’hui, l’apport financier des visites et des locations couvre les frais d’entretien courant, mais évidemment pas les investissements nécessaires. « Notre chance, c’est que le château soit en très bon état et ne nécessite pas de travaux urgents. » Il y a donc tout le temps pour aller visiter ce château secret.
Pépites de bords de Saône, le dossier spécial à retrouver dans le DBM 93
#Intro : Histoire, paysages et nature : embarquez au fil de la Saône
#1 : Talmay et le château secret
#2 : Auxonne l’impériale
#3 : Saint-Jean-de-Losne, cluster fluvial
#4 : Cette rivière de champions (à venir)
#5 : À l’heure du grand pardon (à venir)
#6 : Iza Guyot et la pôchouse mania (à venir)