Paradis fait de vignes, de falaises et de combes, le Pays beaunois regorge d’endroits pour se mettre au frais. Pierre-Clément Goncalves, responsable du service Milieux naturels de Beaune Côte & Sud, en fait l’inventaire. Soit 10 bonnes raisons de se mettre au vert.
Sentier Jean-Marc Boivin
(Nolay)
Il porte le nom du célèbre alpiniste dijonnais qui venait crapahuter sur les falaises de Cormot. Ce sentier au départ de Nolay est en réalité une aubaine pour le marcheur débutant. Sur une boucle de 49 km et plus de 1500m de dénivelé, il y a de quoi en prendre plein la vue à son rythme. « Le sentier permet une belle lecture des paysages avec des falaises, des forêts, de la vigne », apprécie Pierre-Clément Goncalves. Vauchignon, Cormot le Grand, Baubigny, La Rochepot… Au fil des jolis villages, on alterne montées-descentes, chemins blancs, sentiers de forêt, petits morceaux de départementales très peu fréquentées, et le fameux cirque du bout du monde (voir ci-dessous). Le grand calme, avec ce qu’il faut comme hébergements de caractère si l’on veut étirer cette retraite bucolique.
Cirque du Bout du Monde
(Cormot-Vauchignon)
Il n’a pas d’équivalent en Côte-d’Or. Les Beaunois aiment se promener jusqu’au « bout du monde », un cirque naturel qui intègre une résurgence jaillissant d’une grotte sur plus de 30 mètres. Un coin de paradis et de fraîcheur. Papillons, faucons pèlerins, chauves-souris, salamandres, anémones pulsatiles, plusieurs espèces d’orchidées : faune et flore sont ici chez elles. Encore plus original : surveillez la seule colonie de martinet à ventre blanc en Côte-d’Or, « une espèce plutôt montagnarde qui a toujours niché dans cette falaise ». « Cormot est aussi un super spot d’escalade, avec plus de 150 voies aménagées au fil de la falaise », complète le responsable des Milieux naturels.
Sentier des Combes et des Crêtes
Beaune Côte & Sud entretient et balise plus de 500 km de sentiers de randonnée. Celui-ci est un paradis des Hautes-Côtes. Sur une soixantaine de kilomètres (rab possible pour les sportifs confirmés), ce sentier offre des panoramas impressionnants en bordure de falaises (Cormot, Bouilland, Saint- Romain, Orches) et serpente parmi des cirques classés et les pelouses calcaires Natura 2000 (Nantoux, Bouze-lès-Beaune). En chemin, prenez le temps de contempler des petits trésors comme les ruines de l’abbaye Sainte-Marguerite de Bouilland ou la chapelle des templiers du hameau d’Echarnant.
La Voie des Vignes
À pied, à vélo ou au guidon d’une trottinette, cette voie royale permet de relier Beaune à Santenay (22 km), et Santenay à Nolay (voie verte de 13,5 km « plus accessible du grand public »). De quoi saluer un chapelet de climats adoubés par l’Unesco et ses villages viticoles : Pommard, Volnay, Meursault, Puligny Montrachet, Chassagne-Montrachet… « Au départ de Santenay, on peut aussi gagner la voie verte qui longe le canal du Centre jusqu’à Chagny. »
Beaune Côté Plage
(Montagny-lès-Beaune)
Géré par Beaune Côte & Sud, le site de Montagny-lès-Beaune a déjà dix ans. Il cartonne chaque été. « 40 000 personnes sur trois mois », s’étonne toujours Pierre-Clément Goncalves. Ce lieu de baignade à filtration naturelle (3 000 m², 4 bassins, mur d’escalade aquatique, toboggan, liane et plongeoirs) est inséré dans un site naturel exceptionnel. Fermé pour travaux, il rouvrira en 2025 « avec un mode de filtration réétudié, un nouveau liner, et à l’avenir plus d’arbres pour l’ombre ».
Les falaises et combes de Bouilland
Bouilland et ses 300 voies d’escalade attirent des grimpeurs de la France entière. C’est aussi un paradis des randonneurs, avec quelques passages relevés, qui se déploie de part et d’autre de la vallée du Rhoin. La Roche percée, « une porte dans la falaise, curiosité qui mérite le détour » et sa combe Portaut, la très sauvage combe du Vent, le chemin de crête menant de la combe à la Vieille aux Roches du Châtelet… Seigneur des lieux, le hibou grand duc, « plus grand rapace nocturne avec 1m90 d’envergure » y niche généralement de mai à août. Le secteur est un vivier d’espèces remarquables comme le faucon pèlerin, à observer plutôt en fin de journée. Une ode à la contemplation respectueuse.
Les 3 Croix
(Santenay)
La première est en Côte-d’Or, les deux autres en Saône-et-Loire. Ces trois croix sont perchées à 520 m sur le Mont de Sène, un très ancien lieu de culte celte. Son énergie tellurique est incomparable. Le belvédère surplombe un océan de vignes de Santenay et des Maranges. Vous pouvez même croiser « un troupeau de vaches rustiques, issu du Conservatoire d’espaces naturels de Bourgogne (CENB) avec lequel nous avons une convention, qui pâture pour contribuer à entretenir le site ». De l’écopastoralisme intelligent, comme on en voit assez souvent maintenant dans le Pays beaunois.
Les Étangs d’Or
(Merceuil-Tailly)
Le parc éco-loisirs de Merceuil-Tailly, c’est plus de 200 hectares sanctuarisés pour la biodiversité et 16 plans d’eau dont 12 dédiés à la pratique de la pêche et à la découverte des milieux naturels. À chaque spot son ambiance : étang des carpistes, presqu’île aux oiseaux, mare aux batraciens, pré en écopaturage… Trois sentiers de promenade très tranquilles sont possibles, de 1,5 à 3 km. Les familles y pique-niquent, les sportifs gèrent leur chrono. En novembre, le site accueille le Bike and Run organisé par Beaune Côte & Sud et le club Rougeot Beaune Triathlon.
Parc de la Bouzaize
(Beaune)
L’un des spots préférés des familles beaunoises : 5 ha de parc à l’anglaise richement boisé (dont un vénérable cèdre du Liban) avec un plan d’eau, des aires de jeux, un carroussel, et surtout une ferme pédagogique (alpagas, chevrettes, moutons d’Ouessant…). L’été, on peut canoter, moyennant quelques euros auprès de la buvette, pour une balade bucolique au milieu des canards et d’une flore préservée. C’est également le point de départ de plusieurs circuits de rando, par exemple jusqu’à la montagne de Beaune et ses points de vue sur la ville.
Au fil de l’eau – Canal du Centre
Sa portion cyclable près de Santenay et Chagny permet de passer des vignes aux bords de l’eau en toute quiétude. Le parcours du Canal du Centre part ensuite vers la Saône-et-Loire jusqu’à Digoin, totalisant 112 kilomètres et 61 écluses. Alors que le castor d’Europe revient tout doucement dans les bassins de la Loire et du Rhône, « l’agglomération a créé des passes sur la Dheune, en lien avec la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux). Une première en France pour aider à la recolonisation de cette espèce protégée encore mal perçue et pourtant précieuse pour la biodiversité par son profil d’ingénieur », précise enfin Pierre-Clément Goncalves.