Après un printemps gris, les chiffres de l’observatoire régional du tourisme révèlent une fréquentation estivale quasi identique à celle de l’an dernier en Bourgogne-Franche-Comté. Avec des disparités selon les secteurs et de nouvelles attentes de la part des vacanciers. Voilà les tendances qui se dégagent.
Après un mois de juillet qui avait commencé tout doucement, les professionnels du tourisme en BFC ont globalement le sentiment d’avoir sauvé leur saison estivale. D’après les chiffres de l’enquête de Bourgogne-Franche-Comté Tourisme, la clientèle nationale a en partie compensé le déficit de visiteurs étrangers, en particulier en provenance des États-Unis, de la Chine ou du Japon.
Les touristes européens de proximité (Belges, Néerlandais et Allemands en tête) par contre, désireux d’éviter le tourisme de masse et de pouvoir rentrer rapidement chez eux en cas de difficulté, ont répondu présent. Pour leur part, les Français ont plébiscité notre région, qui arrive cet été devant la Corse, avec 4 % des séjours de nos concitoyens en juillet-août. Soit moins que les intentions de départ mesurées ce printemps en pleine crise sanitaire (7 %), mais plus que la part de marché habituelle de notre région (3,3 % en juillet-août 2019).
Au-delà de la fréquentation, des tendances de fond sont à noter dans le comportement des visiteurs : dans le souci d’éviter la foule, le tourisme urbain reste très pénalisé, notamment à Besançon et Dijon, au profit de destinations en espace plus ouvert. Dans ce contexte, la montagne et la campagne ont su tirer leur épingle du jeu, expliquant les bons résultats de départements comme le Jura ou la Saône-et-Loire. Autre effet de la Covid, le fort recul de la clientèle de groupes a impacté les autocaristes et les croisières fluviales collectives. Par contre, il est à noter que la location de bateaux habitables a connu un franc succès, en particulier sur la Saône.
Les châteaux ont la cote
Dans ce tableau général, les grands sites touristiques régionaux ont connu des sorts bien différents : certains ont enregistré plus de visiteurs en juillet-août 2020 qu’à la même période l’an dernier, comme le château de Châteauneuf (+ 14,7 %), le château de Bussy-Rabutin (+ 6,8 %) ou Bibracte (+ 3,4 %) ; d’autres ont limité la casse, comme le MuséoParc Alésia (- 1,5 %) ou la basilique de Vézelay (- 3,5 %), alors que d’autres ont vu leur fréquentation chuter comme la chapelle de Moines de Berzé-le-Ville (- 48 %) la chapelle de Ronchamp (- 19,5 %) ou Guédelon (- 11 %).
Si, globalement, le cœur de l’été a été sauvé, les professionnels du tourisme s’attendent à une saison (avril à septembre) en repli de 15 à 20 %. Et malgré des réservations pour l’instant en recul sur septembre, ils gardent l’espoir d’une belle arrière-saison, les réservations de dernières minutes étant devenues la norme ces derniers mois. Les temps changent et les acteurs du tourisme devront forcément s’y adapter.