La truffe de Bourgogne n’a pas été épargnée par le changement climatique cette année. Une saison à retardement qui oblige toute une filière à s’adapter.
La filière de la truffe de Bourgogne est passée par tous les états depuis le printemps. De l’eau en avril, « en juin, c’était parfait, rapporte Christine Dupaty, la présidente de l’association de la truffe côte-d’orienne. Une fois le mois d’août écoulé, on s’attendait à une superbe saison. Mais le mois de septembre et début octobre ont douché nos espoirs. »
La truffe sous les Halles de Dijon le 18 novembre
Les températures élevées et le peu d’eau font que la truffe manque de maturité. « On a maintenu nos marchés à Leuglay, à Is-sur-Tille, avec 10 kilos de truffes à proposer à chaque fois », se souvient la trufficultrice. Et voilà que la mi-octobre est arrivée. Des précipitations bien au-dessus de la normale, et soudain l’or noir qui se muscle. « C’est clairement une saison à retardement. Mais nous allons sans doute rattraper notre retard, en quantité, en qualité aussi avec des truffes plus grosses, avec une belle maturité. » Bien que des inquiétudes persistent, les amoureux de tuber uncinatum devraient être comblés, samedi 18 novembre, au marché des Halles de Dijon. « Au final, c’est une saison intéressante en plantation », ajoute Christine Dupaty.
S’adapter aux changements climatiques
Mais la truffe de Bourgogne est en grande partie forestière. Les charmes périssent dans les forêts de Côte-d’Or et leurs racines jouent un rôle important. « Je n’en ai jamais vu autant mourir. Nous sommes aussi inquiets du nombre de particuliers qui se sont mis en quête d’or noir, pas toujours dans les règles. » L’équilibre est en péril. « Nous devons travailler avec les forestiers, conclut Christine Dupaty. Nous allons élaborer un partenariat avec le Parc national de forêts. Nous devons nous adapter aux changements climatiques rapidement pour assurer la pérennité de la truffe. »