Un financement participatif pour restaurer une tour du château du Clos de Vougeot

Haut lieu de la viticulture bourguignonne, le château du Clos de Vougeot a besoin de se refaire une beauté, en particulier sa tour nord-est. La Fondation du patrimoine et la confrérie des Chevaliers du Tastevin lancent leur récolte : objectif 120 000 sur les 400 000 euros de travaux prévus. À votre bon cœur !

Jamais en vain, c’est bien connu, la confrérie des Chevaliers du Tastevin est la protectrice éternelle du château du Clos de Vougeot. Du haut de ses vieilles pierres cisterciennes, cinq siècles nous contemplent. Forcément, le propriétaire doit veiller à l’état des lieux. Adoubé par la Fondation du patrimoine, il vient de lancer une collecte au secours de sa tour nord-est. 120 000 des 400 000 euros nécessaires feront l’objet de cette campagne participative, le reste provenant de la confrérie. 

La nature des travaux sort du toilettage ordinaire. « C’est le sens de notre rapprochement avec la Fondation du patrimoine. Au départ, il était question avec elle de la restauration du définitoire de l’abbaye de Cîteaux, autre haut lieu cistercien. Puis très vite s’est posée la question du château », retrace Arnaud Orsel, son intendant général.

« Personne ne veut d’une tour de Pise à Vougeot »

Construite pendant la Renaissance, la tour nord-est s’élève sur trois niveaux. « Elle repose sur une salle voûtée au rez-de-vignoble ; la chapelle du château se situe au premier étage. Une chambre mansardée, avec son antichambre, prennent place au second. La tour présente un désordre sur toute sa hauteur, provoquant d’importants mouvements de la construction, notamment au niveau de la clé de voûte », fait état une étude commandée par la confrérie.

La nature hétérogène des sols vougeotins est à l’origine de ces désordres. « Le sol a bougé depuis 1551 », comme en témoignent quelques fissures extérieures sur cette partie de l’édifice. « Son état nous préoccupe depuis trois ans, personne ne veut d’une tour de Pise à Vougeot », plaisante à moitié le gardien du temple.

L’architecte en chef des monuments historiques aux manettes

Le temps a fait son œuvre, on ne peut lutter contre cela. Il sera impossible de remettre la tour à la place qu’elle occupait il y a 470 ans. Ces travaux vont surtout stabiliser l’ensemble, à l’aide d’un système de cerclage du haut et du bas de la tour.

On ne touche pas à un monument historique comme on rénove une simple grange. Tel est le champ de compétences de Frédéric Didier, architecte en chef des Monuments historiques, qui sera garant de l’intégrité et du respect de l’œuvre originale. « C’est essentiel lorsqu’on rénove un bâtiment de cette nature. Et on sait qu’avec Frédéric Didier, tout cela sera bien respecté », glisse Arnaud Orsel, qui espère débuter l’aventure cet hiver pour une durée d’un semestre dans le meilleur des cas. Tout cela ne sera pas vain.


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