Surmonter 30 années de désindustrialisation à marche forcée n’est pas chose aisée et exige une mobilisation de tous les acteurs. C’est en ce sens que la Région Bourgogne-Franche-Comté et l’association Intercommunalités de France signent un pacte productif pour la réindustrialisation, le second de France.
Mobiliser toutes les énergies pour réussir le défi de la réindustrialisation, tel est l’objet du pacte productif pour la réindustrialisation signé, mercredi 15 mai à Dole, entre la Région Bourgogne-Franche-Comté et l’association Intercommunalités de France, qui regroupe les 1 254 intercommunalités nationales. Le défi est de taille et Sébastien Martin, président d’Intercommunalités de France et du Grand Chalon, s’est chargé de poser le contexte. « Réindustrialiser nos régions ne se fera pas aisément ou rapidement. Tout cela s’inscrit dans un temps long, nécessaire pour pallier 30 ans de désindustrialisation pendant lesquels de nombreuses usines et 2 millions d’emplois industriels ont été perdus », a-t-il lancé.
Première région industrielle de France
La crise sanitaire a servi d’électrochoc et le pays s’est engagé dans la voie de la réindustrialisation, pour renforcer son économie et assurer sa souveraineté. « L’État met les moyens, à travers des plans de relance massifs comme France 2030 et une politique d’aide aux territoires d’industrie. Les premiers résultats sont là : aujourd’hui les soldes de création d’emplois et d’ouverture d’usines sont positifs », poursuit-il.
La Région Bourgogne-Franche-Comté prend toute sa place dans cette relance. Première région industrielle de France en termes d’emplois salariés (17 % de l’emploi salarié est lié à l’industrie en BFC), elle est la seconde à signer un pacte productif avec Intercommunalités de France. Le premier a été signé avec la Région Hauts-de-France en décembre dernier. Ce pacte est avant tout une déclaration d’intention, et un engagement de méthode. « La Région, dans son rôle de stratège et de chef de file, confie à l’intercommunalité, dans son rôle d’autorité organisatrice du développement économique, les responsabilités et la maitrise d’ouvrage du développement », détaille Marie-Guite Dufay, la présidente de Région.
Un appel du pied aux investisseurs
Questionnée par DijonBeaune.fr sur l’absence de mesure concrète, la présidente assure que « le pacte est de nature à donner des signes aux investisseurs et financeurs, qui sont pour la plupart à Paris. Nous avons besoin de cet affichage, qui est stratégique ». Clarisse Maillet, directrice générale d’Aérométal, spécialiste chalonnais du recyclage des métaux rares, abonde dans son sens : « ce type d’engagement, ou des labellisations comme Territoires d’Industrie assurent une grande visibilité aux entreprises situées en région, et une vraie crédibilité vis à vis des grands groupes avec lesquels elles travaillent ».
Au-delà de l’affichage, les domaines de coopération entre les intercommunalités et la Région s’avèrent nombreux dans le domaine de la relance industrielle : repérage et gestion du foncier, mise en place de formations et capacité à mobiliser toutes les aides européennes, nationales ou locales. Une bonne coopération de tous les acteurs demeure déterminante pour réussir à attirer de nouvelles entreprises. Celles-ci ont besoin de terrain, de zones industrielles viabilisées, ainsi que de personnels formés. « Les récents succès industriels en Région Bourgogne-Franche-Comté, qu’il s’agisse de la gigafactory d’électrolyseurs McPhy sur le site de Belfort, des microbatteries Iten à Chalon-sur-Saône ou de Faurecia à Bavans pour les réservoirs à hydrogène, montrent que nos territoires ont de l’avenir car ils produisent de l’innovation. La Région Bourgogne-Franche-Comté a conservé, malgré la désindustrialisation, son ADN industriel et est très bien placée pour l’avenir, notamment dans des domaines clefs comme le nucléaire et la métallurgie », a conclu Marie-Guite Dufay.