C’est un lieu singulier. Comme posé au milieu de nulle part, à mi–chemin entre Châtillon–sur-Seine et Châteauvillain, là où la Côte-d’Or touche à la Haute–Marne. Au coeur du territoire du futur Parc national, le château de Courban joue une carte multiple: luxe, sérénité et authenticité en plein terroir.
Par Pascal Barrand
Pour Bourgogne Magazine
Photos: Michel Joly
A Courban, bourg de 179 âmes, l’ancien château, brûlé sous la Révolution et reconstruit en 1820, s’offre une nouvelle vie depuis une quinzaine d’années. Cela donne un cocktail inattendu et exquis entre une demeure historique de charme, un hôtel de luxe, un havre paisible pour se ressourcer et un restaurant gastronomique. Un lieu « comme à la maison, loin de la maison », selon sa devise qu’il honore parfaitement. Cette renaissance du château de Courban date de 1998. Entrepreneur et décorateur à Lille, Pierre Vandendriessche cède cette année-là son entreprise de 200 salariés. Le temps du repos est venu, songe-t-il. Avec son épouse, il se met en quête d’une belle maison à la campagne, afin de se pouvoir se détendre. Le hasard conduit le couple dans ce village du Châtillonnais, où ils découvrent la vieille demeure. C’est le coup de foudre, et l’achat.
Mais deux ans passent, durant lesquels Pierre Vandendriessche se laisse reprendre par son virus d’entrepreneur décorateur. Le château et ses dépendances sont propices à tant d’idées! En 2000, le couple crée cinq chambres d’hôtes. Vient ensuite une salle de réception, en 2004. Puis un restaurant gastronomique, en 2005. Un hôtel, en 2007. Suivi d’un spa Nuxe, l’année suivante. Une piscine, des terrasses, jardins et bassins se greffent à tout cela au fil des ans, tandis que les deux fils de la maison, Jérôme et Frédéric, rejoignent cette « aventure fantastique mais pas simple « .
Au menu: histoire, nature et art de vivre
Aujourd’hui, le Château de Courban propose 25 chambres et suites toutes différentes, affiche 4 étoiles, et a mis derrière ses fourneaux un jeune chef japonais, Takashi Kinoshita, qui a fait ses classes chez Billoux à Dijon, dans les prestigieuses cuisines de la Présidence à l’Elysée, ainsi que chez Robert Bardot à Vaison-la-Romaine. Ce qui vaut au restaurant du château d’être classé 1 assiette au Michelin, 2 toques au Gault et Millau, et grande table par Alain Ducasse. A la carte, les gastronomies japonaise et bourguignonne se marient subtilement, faisant se côtoyer foie gras et champignons shimeji, canette des Dombes et pak choï (chou chinois). Des alliances inhabituelles aux saveurs insoupçonnées que prend aussi plaisir à travailler le chef pâtissier Sae Hasegawa, japonais également.
Être pour ainsi dire au milieu de nulle part n’empêche pas le succès, bien au contraire: ici, l’isolement est une valeur ajoutée. Dans un environnement forestier préservé, le château de Courban est devenu une étape de charme prisée des touristes. Français, Anglais, Hollandais, Belges et Scandinaves se disputent le bonheur d’y faire halte pour une escale d’une nuit ou un séjour plus long. La famille Vandendriessche ne cache donc pas son enthousiasme à propos de la création prochaine du parc national: « Nous sommes pour à 100%. C’est une chance exceptionnelle pour le développement économique et la mise en valeur du patrimoine de notre région. » Et au château de Courban, on est déjà prêt à recevoir les visiteurs de la meilleure manière qui soit. Après tout, cela fait quinze ans que la nature y est inscrite à la carte.
*Château de Courban & Spa Nuxe, 7 rue du Lavoir, 21520 Courban 03.80.93.78.69 www.chateaudecourban.com
Des nids perchés près des étoiles
Ne cherchez pas à compter le nombre d’étoiles de ce surprenant hôtel. Elles sont des milliards. Les « nids d’Amorey », cabanes perchées de la forêt d’Auberive, sont prometteurs de nuits extraordinaires, inoubliables sans doute aussi. Est-ce vraiment un endroit pour dormir? Ou ne serait-ce pas plutôt un lieu où l’on passe la nuit éveillé, à l’écoute des bruissements des animaux et des murmures de la forêt?
Ce ne sont pas des cabanes dans les arbres avec toit et confort, comme proposées habituellement. Ce sont de vastes nids d’osier recouverts de toiles amovibles pour dormir à l’abri ou la tête dans les étoiles, immergé en pleine nature. Le confort est minimaliste, mais on ne manque de rien (matelas gonflable, réchaud à gaz, douche solaire et lampe à énergie autonome). Et quelle expérience! La forêt tout autour bruisse de mille bruits…
Ouvertes du 1er mai au 30 septembre, ces cabanes perchées connaissent un succès grandissant. Louées par des personnes de la région autant que par des touristes qui choisissent ce mode d’hébergement inhabituel le temps d’une étape, elles ont enregistré 150 nuitées en 2015 sur une période de cinq mois. Leur création est une initiative du Centre d’initiation à la nature d’Auberive, géré depuis trente ans par la Ligue de l’enseignement de Haute-Marne. Elles ont été réalisées par des adolescents dans le cadre d’un projet éducatif et d’un chantier de jeunes, avec le concours du lycée horticole et du paysage de Fayl-Billot.
* Cabanes perchées « Les nids d’Amorey », (35 € la nuit), Centre d’initiation à la nature,52160 Auberive – 03.25.84.71.86 ou 06.98.91.71.86