Une troisième ligne de tramway à Dijon en 2030 ?

Avec un projet à près de 200 millions d’euros, Dijon métropole veut améliorer la mobilité, renforcer son attractivité économique et limiter les déplacements en voiture. Une troisième ligne de tramway pourrait voir le jour d’ici 2030.

Plan de la troisième ligne de tramway dijonnaise. ©Dijon métropole

Dijon Métropole s’apprête à franchir une nouvelle étape dans le développement de son réseau de transports en commun avec la création d’une troisième ligne de tramway. Le projet, qui entre en phase de concertation du 2 juin au 1er août 2025, vise à désengorger un réseau arrivé à quasi-saturation et à mieux connecter les pôles économiques et universitaires.

Cette nouvelle ligne, d’environ 10 kilomètres, reliera Chenôve (Portes du Sud) à Cap Nord (voir le schéma ci-dessus), avec des arrêts stratégiques au CHU, à l’université et dans plusieurs zones d’activité. « Nous devons répondre à l’augmentation constante du nombre d’usagers. Ne rien faire coûterait trop cher en perte de fréquentation et en manque à gagner pour le réseau », explique François Rebsamen, président de Dijon Métropole.

Le tracé retenu empruntera sur 3 km les infrastructures existantes des lignes T1 et T2, permettant de réduire le coût global du projet, estimé à ce stade à environ 200 millions d’euros. Il desservira des entreprises majeures comme Urgo et Adhex Pharma au sud, ainsi que la zone économique de Cap Nord et le centre commercial IKEA au nord-est. « Nous avons choisi un itinéraire qui optimise les infrastructures existantes tout en répondant aux besoins de mobilité des habitants et des entreprises », précise Christelle Tranchant, directrice Gestion Connectée de l’Espace Public et directrice du projet OnDijon chez Dijon métropole.

La ligne 3 du tramway abordera le centre-ville de Dijon par le sud, passera place Wilson, sans la dénaturer, puis abordera le quartier des Grésilles, dont elle desservira le populaire marché. Elle connectera plusieurs établissements scolaires : le lycée Le Castel, le groupe scolaire Saint-Joseph, le lycée Simone-Weil, le lycée Hippolyte-Fontaine et le lycée Gustave-Eiffel.

Le projet ne se limite pas à la seule extension du tramway. Deux parcs-relais seront aménagés aux extrémités de la ligne pour inciter les automobilistes à laisser leur voiture à l’entrée de la ville. « Nous voulons réduire de 10% les flux pendulaires d’ici 2030, alors qu’aujourd’hui, près de 100 000 véhicules entrent et sortent chaque jour de l’agglomération », insiste Christelle Tranchant. En parallèle, Dijon Métropole prévoit d’adapter son réseau de bus pour assurer une meilleure interconnexion entre les trois lignes de tram et les quartiers plus éloignés.

Nathalie Koenders, maire de Dijon, et François Rebsamen, président de Dijon métropole, ont présenté le projet de la troisième ligne de tramway à la presse, vendredi 21 mars 2025. ©Arnaud Morel/DijonBeaune.fr

Objectif 2030

Le calendrier prévoit une mise en service en 2030, après une concertation publique cet été, une enquête publique en 2027 et une déclaration d’utilité publique en 2028. Ce projet s’accompagnera d’un renouvellement du matériel roulant : les rames actuelles, âgées de 20 ans en 2030, devront être rénovées ou remplacées. « Nous allons anticiper cet achat pour assurer la maintenance des rames existantes tout en déployant la future ligne », souligne François Rebsamen.

Le financement s’appuiera en partie sur des aides publiques. La Région, l’État et le Département avaient contribué à hauteur de 116 millions d’euros pour les deux premières lignes, et la Métropole espère obtenir un soutien comparable. Un emprunt auprès de la Banque Européenne d’Investissement pourrait également être sollicité. Enfin, l’impact urbanistique du projet sera scruté de près, notamment sur la place Wilson, qui sera contournée pour préserver son patrimoine. « Nous avons veillé à limiter l’impact sur les sites emblématiques et à garantir une intégration harmonieuse du tram dans la ville », rassure Nathalie Koenders, maire de Dijon.

Avec cette troisième ligne, Dijon confirme son engagement en faveur d’une mobilité plus durable et d’un développement économique équilibré, tout en consolidant son réseau de transport public comme un levier clé de son attractivité.