Le vigneron Daniel Moiron fait don d’une vingtaine d’ares au domaine des Hospices de Beaune. Vézelay et le pays de Marie-Madeleine font donc leur grande entrée dans l’institution beaunoise, qui s’affirme plus que jamais comme le domaine de la grande Bourgogne.
Le domaine des Hospices de Beaune est le gardien d’un trésor : 60 hectares de vignes allant du Mâconnais à Chablis en passant inévitablement par les joyaux des Côtes de Beaune et de Nuits, 85% de premiers crus et grands crus, choyés par une vingtaine de vignerons-orfèvres sous la conduite de la régisseuse Ludivine Griveau-Gemma, des vendanges qui durent deux bonnes semaines, une certification bio à compter du millésime 2024…
Cet incroyable patrimoine vient d’être enrichi d’une parcelle de 22,42 ares classée en AOC Vézelay, comme l’avait laissé entendre dans nos colonnes le maire de Beaune Alain Suguenot, emballé par cette perspective hautement symbolique. Situé sur la commune de Tharoiseau, ce lopin grand comme la moitié d’un terrain de foot a été légué par Daniel Moiron et sa famille. Infatigable défenseur du vignoble vézelien, le vigneron fut l’un des piliers de la reconnaissance officielle, en 2017, de la 44e AOC « village » de Bourgogne.
Une parcelle à planter
La parcelle en question n’est encore qu’une prairie, « les travaux de préparation de sol devraient débuter à l’automne. La plantation devrait suivre de peu, en chardonnay », explique, reconnaissante, l’institution hospitalière dans un communiqué, ce jeudi 20 juin, tout en se réjouissant « de ce projet qui perpétue encore et toujours l’esprit de ses fondateurs ».
Cet acte a d’autant plus de sens et de valeur ici, à l’ombre de la basilique Marie-Madeleine. Il s’intègre dans une très longue lignée de bienfaiteurs des Hospices civils de Beaune, dont les premiers dons viticoles remontent au XVe siècle.
Désormais, tout reste à faire pour l’équipe de Ludivine Griveau-Gemma. La régisseuse se rappellera sans doute aux bons souvenirs du don, en 2015, de l’emblématique vigneron chablisien Jean-Marc Brocard, qui avait permis au domaine beaunois de couvrir la Bourgogne du nord au sud. Et les amateurs de cuvées hospitalières de se régaler, toujours pour la bonne cause !