Cinq ans qu’il anime Le Talk BFC, une interview filmée où défilent les figures économiques et politiques de la région. Vincent Harbulot a fait son trou, dans un style rafraichissant, en important des méthodes de travail des grandes chaines de TV et en déployant un talent très cathodique en direction des entreprises. À la rentrée, il revient avec une nouvelle déclinaison.
C’est l’histoire d’un destin qui devait s’accomplir, celui d’un enfant qui, dans l’immeuble parental de la Fontaine-d’Ouche, se rêve dans les médias. Une histoire de culot aussi, quand le jeune Vincent propose ses services sur les ondes de Radio Parabole, stupéfiant la directrice de la station quand il revient quelques jours après une première discussion avec un pilote d’émission de 30 minutes. Du culot encore, quand, BTS communication en poche, il va frapper à la porte de TF1 pour proposer ses services. Il y officiera deux ans, dans l’équipe de Corinne Fix, productrice du Juste prix.
De cette trajectoire, Vincent, de retour à Dijon dans les années 2000, conserve une sensibilité toute particulière pour ceux qui osent, qui osent frapper aux portes, qui osent poursuivre leurs rêves : « Je dis toujours aux plus jeunes qu’il ne faut jamais hésiter à aller toquer à la porte d’une entreprise, pour demander un stage, proposer ses services. On a tout à y gagner. » La quarantaine tout juste passée, Vincent est désormais à la tête d’une agence de communication, Erolf Productions. Basée à Quetigny, elle emploie cinq personnes.
« Les discours lissent ne passent plus »
L’homme continue à pousser des portes et adopte une saine approche communicationnelle en direction des entreprises. « Les discours lisses, publicitaires, ne passent plus aujourd’hui. Même dans leur communication, les entreprises doivent parler vrai, et s’appuyer sur leurs salariés qui doivent être associés au contenu. Je me souviens d’une étude conduite par Eiffage qui suggérait qu’un message porté par des salariés avait 6 à 7 fois plus d’impact que s’il apparaissait comme un simple discours d’entreprise », analyse-t-il. Il n’est cependant pas toujours facile de convaincre les chefs d’entreprise de bouleverser un peu les codes établis. Erolf, de fait, travaille principalement avec de grandes entreprises, celles qui ont identifié leur besoin d’un partenaire extérieur pour leur communication.
La seconde passion de Vincent, c’est la politique. Il invite, presque à parité, chefs d’entreprise et personnages politiques dans son Talk BFC. « Mon intérêt pour la politique est venu paradoxalement du désintérêt du public pour celle-ci, et de mon rejet profond de la langue de bois », s’amuse-t-il à noter. Vincent propose un espace de conversation très recherché. 10 minutes, au ton posé. Une interview bienveillante mais aussi exigeante. « J’aime creuser un peu le portrait, pousser mes invités dans leurs retranchements, voire les mettre face à leurs contradictions », estime-t-il.
L’animateur cache mal son sourire UltraBrite à l’évocation de quelques anecdotes vécues avec le personnel politique, qui donne souvent le sentiment d’évoluer dans un monde à part : « Bruno Retailleau est venu au Talk, en plein mouvement des Gilets jaunes. Au moment de partir, son service d’ordre l’a exfiltré par l’arrière de nos bureaux, en traversant les locaux d’une entreprise voisine. Les agents de sécurité étaient persuadés que des manifestants, qu’ils avaient remarqués en bas de l’immeuble, étaient là pour M.Retailleau. Il s’agissait en fait d’un piquet de grève qui ne concernait que l’entreprise qu’ils ont traversée pour sortir… »