Le syndicat d’appellation Volnay a voté en début d’année l’arrêt de l’utilisation d’herbicides sur ses 110 hectares de premiers crus. Une mesure qu’il aimerait faire inscrire dans son cahier des charges.
Doucement mais sûrement, les vins de Bourgogne font un nouveau pas vers l’exemplarité environnementale. Ce nouveau pas a eu lieu en Côte de Beaune. Après deux ans d’expérimentation, les vignerons de l’organisme de défense et de gestion (ODG) de Volnay se sont réunis en début d’année pour voter l’arrêt de l’utilisation d’herbicides dans les 110 hectares de premier cru. Aujourd’hui, plus de 3/4 des parcelles de Volnay premier cru sont déjà désherbées mécaniquement. Il restait donc encore un bout de chemin à parcourir.
« Notre appellation se doit d’être plus que jamais exemplaire »
« C’est un acte fort vis à vis des habitants et des consommateurs« , assure François Bitouzet, vice-président de l’ODG Volnay. Une mesure proposée il y a quelques années par le président de l’époque, Marc-Olivier Buffet, et adoptée à la majorité par les membres du bureau. « Cela nous a paru évident, explique Thomas Bouley, président de l’ODG Volnay depuis un an. Il en va de la santé publique et environnementale. Dans un contexte économique favorable, notre appellation se doit plus que jamais d’être exemplaire. »
Vers la mise à jour du cahier des charges en 2024
L’interdiction des herbicides a fait débat lors de la dernière assemblée générale de l’ODG Volnay. Certains vignerons, favorables à l’usage de désherbants pour des raisons pratiques, ne comprenant pas l’intérêt de limiter cette mesure aux premiers crus. « Cela aurait été trop brutal d’imposer cette mesure sur toute l’appellation. Il faut y aller progressivement », justifie François Bitouzet.
Pour rendre cette mesure officielle, le syndicat d’appellation volnaysien a saisi l’Inao afin d’inscrire cette évolution dans le cahier des charges de l’appellation à l’horizon 2024. Seule cette ligne supplémentaire peut contraindre les derniers réfractaires à jouer le jeu. « Une fois le cahier des charges mis à jour, en principe, un vigneron ayant recours aux herbicides n’aura plus le droit de revendiquer l’appellation Volnay premier cru », souligne finalement le vice-président.