Fixin honore son patrimoine, ses vignes et son empereur. Autant de raisons pour s’écarter de la D974 et aborder avec curiosité ce très joli village de la Côte de Nuits.
Par Michel Giraud
Rubrique réalisée avec le concours de l’entreprise Rougeot à Meursault
C’est l’histoire d’un « mur Michelin », un de ces panneaux de signalisation qui, dans les années 30 et 40, ont fleuri le long des principaux axes routiers de l’Hexagone. Remplacés par des totems plus modernes, ils sont aujourd’hui de plus en rares et constituent de véritables éléments du patrimoine routier français. Celui de Fixin est particulièrement bien conservé. Quelques recherches sur la toile nous apprennent qu’il daterait de 1932. En bordure de la D974, il annonce fièrement: « Le Réveil de Napoléon, un chef-d’œuvre de François Rude ».
L’hommage à Napoléon
Nous sommes alors à la porte Sud de l’agglomération dijonnaise, dans les premiers hectomètres de la célèbre Côte de Nuits. Il faut s’engager à gauche pour rejoindre le village et découvrir l’œuvre massive. C’est ici, à Fixin, au cœur du XIXème siècle, que Claude Noisot, soldat de l’armée impériale dédia un musée à la gloire de Napoléon 1er. Noisot admirait l’empereur. Il l’avait notamment accompagné dans son exil sur l’Ile d’Elbe.
Et c’est à son ami François Rude qu’il commanda un bronze de Napoléon. La sculpture, réalisée en 1847, trône aujourd’hui dans le parc Noisot, lui aussi voulu par l’ancien grognard. L’œuvre de Rude n’est pas le seul hommage du grenadier à son illustre empereur. Si vous empruntez, au départ du parc, le circuit pédestre de la Combe de Fixin, vous découvrirez les Cents Marches. Noisot les aurait faites creuser dans la roche pour symboliser les Cent-Jours. Le musée Noisot se visite d’Avril à Octobre, la balade, elle, est accessible toute l’année. Revigorante, elle revisite d’une manière étonnante l’histoire de France.
Un patrimoine impérial
C’est une belle façon d’apprécier Fixin, charmant village viticole. Dans ses rues étroites, on peut y découvrir le four banal, un ancien four à pain construit à la fin du Moyen-âge. ll appartenait jadis au seigneur et servait à la cuisson du pain des villageois qui lui payaient un droit d’utilisation. Restauré en 1974, puis en 2010, il revit à l’occasion de quelques fêtes de village.
Plus loin, les ruelles conduisent à la coquette église de Fixey, dans un petit hameau sur les hauteurs du bourg, au milieu des vignes. Derrière la porte de ce joyau du patrimoine spirituel, Saint Antoine, celui que l’on présente comme « saint Antoine le grand, le père des moines », attend les fidèles. Il était invoqué pour la guérison de nombreuses maladies contagieuses et donna son nom à un ordre hospitalier, les Antonins, dont l’emblème orne la porte d’entrée de l’église. Aux dires des spécialistes, Fixey serait le plus ancien édifice roman de la côte dijonnaise, et même de la Côte de Nuits. L’église vaut notamment par son superbe clocher carré orné de tuiles vernissées multicolores.
Le Manoir de La Perrière, dominant et imposant, est une autre curiosité de Fixin. Cette superbe demeure du XIIème siècle fut jadis une maison de convalescence des moines de Cîteaux. Elle est aujourd’hui le domaine viticole de la famille Joliet qui produit depuis 1853 le remarquable premier cru Clos de la Perrière.